Théret, Bruno. 2008. « L’idée de souveraineté : Diversité de ses principes, pluralité de ses régimes ». Dans Olivier Giraud et Philippe Warin (dir.), Politiques publiques et démocratie, Montréal : La Découverte. Dans l’ensemble des politiques publiques, la politique monétaire occupe un statut particulier. D’une part elle a une dimension immédiatement macroéconomique alors que, hormis la politique budgétaire, les autres politiques publiques renvoient plus directement à des référentiels d’action sectoriels. D’autre part, la légitimité des politiques monétaires, du fait même de leur dimension macroéconomique qui leur permettent de coiffer l’ensemble des politiques, pose d’emblée la question de la souveraineté politique. C’est évident dans les pays qui sont amenés par les circonstances à se dollariser et semblent donc abandonner leur souveraineté en matière monétaire. Mais c’est aussi le cas dans les pays où la confiance dans la monnaie nationale est mieux établie et où, pourtant, des conceptions opposées de ce que doit être la politique monétaire – monétarisme versus keynésianisme – structurent un débat politique où la question de la souveraineté ne manque pas d’être posée. C’est tout particulièrement le cas depuis que les Banques centrales ont acquis plus ou moins formellement leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques élus. La question se pose alors en effet de savoir dans quelle mesure le pouvoir monétaire peut dans les sociétés démocratiques être indépendant du pouvoir législatif, censé représenter le pouvoir souverain du peuple. (suite dans le document joint)
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