Un parcours de vie d’ethnologue : Mathieu Claveyrolas (CEIAS-EHESS/CNRS)
1, 2 et 3 novembre 2022, 12h30 à 14h00.
Biographie: Mathieu Claveyrolas est ethnologue et directeur de recherche CNRS et est affilié au Cenre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (EHESS/CNRS) et membre régulier du CERIAS (UQAM) où il est présentement chercheur invité (automne 2022). Ce cycle de conférences retrace les principaux jalons de son parcours d’ethnologue. Il évoquera les questionnements fondateurs, à la croisée des dimensions p
ersonnelles, intellectuelles et académiques : pourquoi l’ethnologie ? pourquoi l’Inde ? pourquoi la religion ? Puis : comment se fait le virage de Bénarès – haut lieu de l’orthodoxie hindoue – vers l’île Maurice et son hindouisme créole ? Pourquoi, enfin, multiplier les terrains en ajoutant celui de l’hindouisme newyorkais ? Comment conserver l’attachement à l’ethnographie parallèlement au projet anthropologique ? Mathieu Claveyrolas propose trois conférences reprenant synthétiquement trois étapes de son parcours d’« anthropologie de l’hindouisme
JOUR 1: Le temple de Sankat Mocan (Bénarès)
Le mardi, 1er novembre, 12h30 : W-3235
La première conférence reviendra sur le terrain de doctorat du chercheur, dans le temple hindou de Sankat Mocan à Bénarès (Uttar Pradesh), dédié au dieu-singe Hanuman et dont la fondation est reliée au poète-saint Tulsidas. Ce cas d’étude est présenté comme hindouisme indien orthodoxe.
Mathieu Claveyrolas exposera les enjeux méthodologiques et théoriques d’une monographie d’un temple hindou, en reprenant la construction de mon objet d’enquête et de mon analyse, tous deux inscrits dans un champ d’étude, l’hindouisme, dont la richesse et la pertinence peuvent effrayer le chercheur.
Comment construit-on, du point de vue hindou, un « lieu à part », capable de relier efficacement hommes et dieux ?
JOUR 2: La « créalisation » de l’hindouisme : le cas de Maurice
Le mercredi, 2 novembre, 12h30 : W-3235
La seconde conférence reviendra sur le terrain d’enquête du chercheur depuis une quinzaine d’années : l’île Maurice, nation indépendante depuis 1968 et comptant une majorité d’hindous dont les ancêtres se sont installés en tant que travailleurs engagés au 19ème siècle pour remplacer les esclaves africains dans la canne à sucre.
Il présentera son ethnographie de l’hindouisme mauricien à travers plusieurs sous-enquêtes : un prêtre tamoul mauricien ; la vie religieuse d’un village mauricien ; les castes dans les communautés indiennes à Maurice.
Comment l’hindouisme, trop souvent pensé comme exclusivement indien et inapte à s’exporter, s’est-il perpétué, et adapté hors de l’Inde ? Qu’est qu’un hindouisme créole ?
JOUR 3: La communauté hindoue guyanienne à New York
Le jeudi, 3 novembre, 12h30 : W-3235
La troisième conférence présentera un terrain d’enquête plus récent : la communauté hindoue guyanienne à New York. Les Indo-Guyaniens partagent l’essentiel de l’histoire des Indo-Mauriciens (migration coloniale dans le cadre de l’engagisme ; société locale de plantation ; contexte créole multiculturel). Leur « seconde migration » à New York date de la fin du 20ème siècle, notamment dans le Queens où ils ont fondé une quarantaine de temples. Mathieu Claveyrolas s’appuiera sur son début d’enquête terrain dans la sous-communauté hindoue guyanienne des Madrasi pour montrer en quoi le contexte (historique, politique) local peut radicalement influencer les pratiques et représentations d’une communauté religieuse double-migrante. Il développera notamment l’image du palimpseste pour exposer l’articulation des référents indiens, guyaniens et newyorkais dans l’hindouisme de la communauté Madrasi, et il interrogera la dimension résolument « progressiste » de cet hindouisme en diaspora.
Quand : 1, 2 et 3 novembre 2022, 12h30 – 14h00
Où : Local W-3235, Pavillon Thérèse-Casgrain (W-3235), 455, boul. René-Lévesque Est, H2L 4Y2