Résumé L’aide canadienne à Haïti s’aligne sur des pratiques d’aide internationale fortement marquées par l’ère de mondialisation et de croissance économique. C’est dans ce souci d’assurer la continuité de l’expansion de l’économie mondiale que les programmes d’aide internationaux sont conçus actuellement par les hautes instances multilatérales. Les politiques de gouvernance largement ancrées dans l’aide publique au développement revêtent une importance considérable en ce sens qu’elles garantissent la poursuite des programmes de libéralisation et de privatisation. Elles promeuvent également des réformes des institutions étatiques dans les pays en développement. En tant que membre actif des institutions financières internationales, le Canada adhère aux programmes des réformes politico-institutionnelles imposées aux pays récipiendaires d’aide publique au développement. Son alignement sur les stratégies de réduction de la pauvreté et sur les principes de la Déclaration de Paris en est le reflet. Le renforcement des institutions étatiques et la promotion de la croissance économique sont devenus des objectifs de politique étrangère déterminants dans son engagement envers Haïti. Depuis les années 1990, le Canada apporte un soutien considérable à une série de réformes en Haïti allant dans le sens de la construction d’un État « efficace ». Ainsi, contribue-t-il de façon spécifique aux réformes politico-institutionnelles du système judiciaire, de la police et de la gestion publique. Ce sont autant d’efforts qui convergent vers un confinement du rôle de l’État à des aspects très précis comme l’établissement d’un environnement favorable au capital privé.
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