Conférence de Marwan Attalah et Marianne-Sarah Saulnier
Le jeudi 29 septembre de 12h30 à 14h00.
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1re conférence: La question de l’autochtonie en Inde : le Nord-Est et ses communautés.
Biographie: Marwan Attalah est candidat au doctorat à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et à l’Université Catholique de Louvain, et détenteur d’une maitrise en sociologie de l’UQÀM. Il est coordonnateur général de l’ERCA (Équipe de recherche sur les Cosmopolitiques Autochtones) et assistant de recherche au CÉRIAS (Centre d’études et de recherche sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora). Dans le cadre de ses recherches, il s’intéresse aux luttes territoriales en Inde et au Brésil, ainsi qu’aux acteurs de la guérison en contexte autochtone.
Résumé de la présentation: En 2007, l’Inde, comme de nombreux pays asiatiques, a signé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP). Toutefois, en dépit de cette ratification, le pays a fait preuve d’une grande ambivalence quant à la reconnaissance des communautés autochtones indiennes en tant que telles. Comme le souligne l’anthropologue Bengt G Karlsson : « What is usually claimed is that there are either no indigenous peoples in India or conversely that all Indians are indigenous. » (Karlsson, 2008). Malgré le fait que la cinquième et la sixième annexe de la Constitution comportent des dispositions et des lois visant à protéger ces communautés, le concept d’autochtonie en Inde suscite de nombreux débats autant au sein des sphères gouvernementales qu’académiques. De même, les termes qui entourent l’autochtonie dans le sous-continent, tels que « adivasi » ou « peuple tribal » font encore l’objet de désaccords. Ces désignations se distinguent toutefois par leurs trajectoires sociales et historiques, notamment en fonction des contextes régionaux, mais aussi de différentes stratégies de classification et dénomination mise en place par l’appareil colonial britannique puis l’État indien indépendant pour comprendre et administrer le sous-continent. Ces communautés ne sont néanmoins pas restées passives et ont activement participé aux processus de négociation et de valorisation de leurs identités et de leur représentation. Dans cette présentation, nous aborderons donc ces enjeux tout en nous concentrant sur les problématiques propres au Nord-Est de l’Inde.
2e conférence: Pour un partage de l’autorité de la recherche sur le terrain : la ligne de vie des femmes Kalbeliya.
Biographie: Musicienne de formation et titulaire d’un doctorat en anthropologie sur les conditions de vie des femmes en Inde de l’Université de Montréal, Marianne-Sarah Saulnier s’intéresse actuellement à l’impact des changements climatiques en Asie du Sud sur les inégalités sociales et de genre dans le cadre de son postdoctorat à l’Université McGill. Ses intérêts de recherche portent sur les études féministes, les inégalités politiques et sociales, ainsi que les relations interculturelles. Elle travaille présentement à l’Observatoire québécois des inégalités à titre de chercheuse, est chargée de cours l’Université d’Ottawa et est membre du Conseil des Montréalaises depuis 2021.
Résumé de la présentation: Basée sur un terrain en Inde (2017-2018), cette conférence porte sur l’usage de la ligne de vie comme outil méthodologique de recherche, plus spécifiquement auprès des Kalbeliya, une communauté de charmeurs de cobras du Rajasthan. L’objectif est de démontrer comment l’utilisation de la ligne de vie génère la transmission de données innovantes, permettant aux informateur.trices de participer activement à la recherche dans un processus de collaboration. Nous verrons que l’usage de la ligne de vie permet d’arrimer des faits historiques, politiques et sociaux à plusieurs récits de vie à la fois, dans un contexte culturel donné. Il sera démontré également que la ligne de vie permet non seulement de faire émerger des voix parfois soumises au silence, mais aussi de mettre en lumière de nouveaux processus de transmission des savoirs par le partage de l’autorité analytique de la recherche.