Et s’il était temps d’envisager que nous ne rembourserons pas toute la dette ?
Atlantico, 1 janvier 2012, Henri Regnault
Tiraillée entre approche keynésienne et doctrine libérale, l’Europe ne sait pas sur quel pied danser. Le pragmatisme et la realpolitik doivent l’emporter sur les vieux clivages d’économistes. Première étape : reconnaître un défaut de paiement raisonné de la dette européenne.
La situation économique mondiale créée par le surendettement des Etats est inextricable. Il n’y a pas d’issue dans le cadre des routines économiques dominantes, entre une approche conjoncturelle keynésienne inadaptée à un blocage structurel de surendettement (public et privé) et un moralisme ordo-libéral à l’allemande à l’opposé de la realpolitik indispensable. Loin de ces références d’une autre période, nous avons besoin d’une stratégie pragmatique de sortie d’une situation qui stérilise les potentiels de croissance et qui ne peut nous conduire qu’au pire, dont les émeutes britanniques n’ont été qu’un avant-goût.