Dynamique culturelle et religieuse chez les descendants tamouls à la Martinique et à la Réunion

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Cet exposé examine les pratiques rituelles et musicales des descendants tamouls vivant à la Martinique et à la Réunion (Mascareignes). Ces derniers sont arrivés dans ces îles dans un contexte particulier À l’abolition de l’esclavage en 1848, la France a autorisé les propriétaires des grandes plantations à recruter, dans le sud-est de l’Inde, des travailleurs sous contrat dans le cadre du Régime d’immigration réglementée (1853-1883). Bien que voulue et appréciée des maitres-planteurs, la présence de ces engagés tamouls est venue ébranler la dynamique sociale insulaire, leur présence favorisant le maintien d’un système économique dont les anciens esclaves souhaitaient se départir. Malgré cette insertion difficile, les tamouls ont réussi à maintenir dans l’espace insulaire des éléments de leur culture originelle dont une pratique rituelle sacrificielle et une musique tambourinée qui lui était associée. Cet espace rituel hindou s’est aujourd’hui grandement élargi. Les pratiques rituelles se sont en effet modifiées, diversifiées, multipliées, comme aussi les musiques d’accompagnement, et ce, tant du côté des stratégies de production que des conduites d’attente et d’appréciation esthétique au sein de la communauté de descendance tamoule. Pour bien saisir les raisons et enjeux de ces ajustements, l’analyse devra sortir d’une logique strictement religieuse pour atteindre celle du monde profane, notamment au chapitre du positionnement social de factions indo-créoles dans la société globale insulaire. Monique Desroches partagera dans cette foulée, le fruit de ses réflexions sur ces deux territoires qu’elle observe depuis 1979.