Conférence sur l’exploitation des ressources naturelles en situation de conflits:Responsabilités internationales et perspectives de solutions pour la République démocratique du Congo(RDC)

2 avril 2004

Le GRAMA en collaboration avec l'Institut d'études internationales de Montréal a invité des experts internationaux à se prononcer sur les enjeux des guerres et leurs effets sur l'exploitation des ressources naturelles et sur l'environnement. Des représentants du gouvernement canadien, d'ONG, des universitaires et des congolais ont débattu de ces questions devant une salle d'une centaine de personnes. Suite à des débats houleux, tous les participants se sont mis d'accord sur le fait que l'exploitation des ressources naturelles en situation de conflits profite énormément aux belligérants, mais que d'autres acteurs indirects (compagnies minières, institutions financières étrangères) en tirent également profit de façon indirecte. Et par conséquent, on se rend compte qu'en période conflictuelle, cette activité contribue non seulement à la prolifération de la guerre et à sa pérennité, mais aussi à la destruction de l'environnement et de l'économie du pays.

Selon M. Jim Freedman, Professeur émérite à University of Western Ontario et membre du groupe d’experts de l’ONU pour le rapport d’octobre 2002 sur l’exploitation des ressources naturelles en RDC,la guerre a freiné la mise en œuvre de projets qui devaient revitaliser le secteur minier, poumon du développement de la RDC. Il a souligné qu’au lieu que les bénéfices tirés de l’exploitation des ressources minières congolaises puissent contribuer au financement des projets de développement, ces fonds sont détournés par les belligérants pour financer leurs machines de guerre respectives.

M. Yves Comtois, Directeur de projets SNC Lavalin Environnement Inc,lui constate que faute de moyens financiers et matériels pour couvrir les coûts engendrés par la guerre, les belligérants se retrouvent obligés de concéder les droits d’exploitation des ressources minières sur les territoires qu’ils contrôlent. Cette situation entraîne une concurrence sans précédent des multinationales qui se battent pour se partager le marché. Il en découle une exploitation sauvage de ces ressources, avec comme conséquence la dégradation de l’environnement.

Pour sa part, Mme Patricia Feeney de l’ONG «Right and Accountability in Development», a fait savoir comment, dans une telle situation de conflit, l’exploitation des ressources naturelles entraîne un coût humain important. Non seulement il y a des combattants et des civils innocents qui meurent au front, mais aussi des femmes et des enfants qui se voient forcés de travailler en violation flagrante des droits humains,jusqu’au point de perdre leur vie.

Comme pistes de solution à cette crise, M. Freedman a soutenu que le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait prendre le relais et poursuivre tous les acteurs impliqués (rebelles, membres du gouvernement, compagnies étrangères etc….) pour mener à terme le dossier contenu dans le rapport de 2002 afin de mettre un terme a` l’impunité et ainsi convaincre la communauté internationale des méfaits de l’exploitation illégale de ressources à des fins militaires.

Mme Feeney quant à elle, a mis l’accent sur l’établissement d’un organe de surveillance et de suivi des institutions financières pour ainsi mettre sur pieds des règles de contrôle de leurs activités.

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