Cinquième événement de la série de conférences « La Diaspora sud-asiatique : politique, genre et rituels »
Jeudi 21 avril 2022, 12h30-14h, comodal
Cliquez-ici pour accéder à l’enregistrement vidéo de la conférence.
Série de conférences « La Diaspora sud-asiatique : politique, genre et rituels »
Centre d’études et de recherches sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS)
Pour voir la programmation complète : https://conferences-cerias.uqam.ca/
Cinquième conférence de la série :
Anniversaire de (feu) Prabakaran (LTTE) et fête annuelle du temple tamoul sri lankais montréalais : ritualité, transmission et mémoire corporelle
Depuis les années 1980, plusieurs Sri Lankais ont fui leur pays en raison de la guerre civile qui y a sévi pour près de 30 ans. Le Canada est le pays ayant accueilli le plus de réfugiés tamouls et hindous en provenance du Sri Lanka et cette communauté est bien implantée à Toronto et Montréal. Notre attention s’arrêtera sur deux rituels bien particuliers. Le premier est la célébration de l’anniversaire de (feu) Prabakaran, leader des Tigres Tamouls (Liberation Tigers for Tamil Eelam); nous démontrerons comment celui fut utilisé, jusqu’en 2006 – moment où cette organisation fut déclarée « terroriste » par le gouvernement canadien – pour mobiliser la communauté afin de soutenir moralement et financièrement la cause des Tigres Tamouls. Le deuxième est la fête annuelle des différents temples tamoules montréalais et la pratique du kavadi et du perçage corporel; nous aborderons ce rituel comme un rite de virilité fortement empreint de nationalisme. Nous avancerons que l’ancrage corporel que ces deux rituels nécessitent permet de construire, modeler et fortifier l’imaginaire du territoire que plusieurs membres de cette communauté ont été obligés de fuir.
Conférencier :
La diaspora sud-asiatique comme palimpseste : mémoire, oubli et invention
Cette conférence sera l’opportunité de mettre en perspective deux contextes diasporiques sud-asiatiques hindous : d’une part, l’île Maurice où la population descendant d’Indiens engagés au 19e siècle est majoritaire; d’autre part, les communautés indo-guyaniennes qui, engagées au Guyana au 19e, ont émigré à New York depuis la fin du 20e siècle.
Dans le cas mauricien, je détaillerai les différentes phases de l’évolution historique qui, en créolisant l’indianité et l’hindouisme, obligent à intégrer au cœur de l’analyse de ces communautés « diasporiques » des catégories et structures locales, notamment le système de plantation et ses fortes contraintes territoriales. L’ethnographie des lieux de culte hindous des villages mauriciens montrera combien le continuum créole local conteste l’idée d’une continuité culturelle entre l’Inde et Maurice.
Dans le cas newyorkais, je présenterai la complexification du palimpseste diasporique, avec ses strates indienne, guyanienne créole, et newyorkaise cosmopolite, qui s’accompagne d’un double mouvement réflexif de conscientisation et de prise de distance ou de sélection parmi les multiples référents identitaires. Parmi les 150.000 Guyaniens (majoritairement d’origine indienne) recensés à New York, je m’appuierai spécifiquement sur l’ethnographie des pratiques de la communauté hindoue « madrasi », forte d’une quarantaine de temples dans le borough de Queens, en montrant comment leur mobilisation identitaire s’inscrit dans les opportunités fournies par le contexte étatsunien et newyorkais.
La confrontation de ces deux contextes de diaspora sud-asiatique permettra de discuter de la pertinence et des limites des termes, catégories et logiques privilégiés par les études de diaspora.
Conférencier :
En présentiel :
Université de Montréal : Carrefour des arts et des sciences, FAS, Pavillon Lionel-Groulx, 3150 rue Jean-Brillant; Salle C-2059